• Qui n'a jamais rêvé d'atteindre l'inaccessible étoile ? L'inaccessible étoile de l'ami Jacques (Brel).

    Les écrivains en rêvent. Certains ont la chance de la voir scintiller. D'autres l'imaginent. Tous tentent, avec un stylo ou un clavier, d'en cueillir une flammèche.

    Ce soir, j'ai eu sous les yeux la preuve que l'étoile était accessible pour peu qu'on y consacre sueur, foi et travail. Plus que jamais, j'ai envie d'écrire. Pas pour moi ! Si j'écrivais pour moi, je n'aurais pas besoin d'une fenêtre ouverte sur le monde ni de gueuloir à la Flaubert. Je vais écrire pour vous.

    Ah, la magie des mots ! Je voudrais que mes mots vous transportent, vous apportent joie, rire, réconfort, espérance, vie. Et même s'il n'y a qu'un seul lecteur qui, grâce à moi, retrouve ou découvre la lumière et la paix, j'aurais réussi mon pari.

    L'Obscur des Jours existe car je voulais redonner vie à des êtres qui, volontairement, se sont donné la mort. Je leur ai inventé une autre vie, pour qu'ils ne soient pas morts pour rien. Ils ne sont pas morts pour rien, ils ont donné leur vie pour que, nous, nous vivions la nôtre consciemment.

    Le Café de l'Espérance parlait de fidélité : fidélité à soi et aux autres. Ouh, que c'est dur... de rester fidèle à... soi ! Pourtant, c'est la condition indispensable pour rester fidèle aux autres.

    Mon prochain roman parle de clochardisation. Là aussi, j'ai voulu donner une autre vie à une clocharde qui habite dans mon quartier. Elle s'appelle Audrey. Elle a des yeux d'un bleu infini, des yeux qui pétillent encore, des yeux qui ont ri, aimé, admiré. Mais désormais dans sa tête, tout s'embrouille, hélas !

    Et si vous, vous écriviez, avec vos mots, sur ces gens que vous rencontrez ? Si les mots ne sont pas vos amis, imaginez, ou dites-nous simplement sur qui vous aimeriez écrire. Je connais pas mal de "plumes" qui s'approprieront votre "gens" et lui créeront une destinée.

     

    Allez-vous jouer le jeu ?


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  • Exercice d'écriture créative de Pascal Perrat

    (www.entre2lettres.com)

    Un mot cherchait une feuille où se coucher, mais aucune ne lui plaisait. L'une était trop glacée, l'autre trop froissée.

    Continuez le récit...

    Voici mon texte :

    Un mot cherchait une feuille où se coucher, mais aucune ne lui plaisait. L'une était trop glacée, l'autre trop froissée. Certaines sentaient le moisi ; quelques-unes avaient un air parvenu, trop accrocheur pour être fiable. Le mot était au désespoir : pour sûr, les feuilles, les vraies, étaient passées de mode ! Désormais, le siècle naissant ne proposait qu’écrans en tous genres – ordinateurs, liseuses –, des ersatz de feuilles qui disparaissaient aussi vite qu’elles étaient nées.

     Le pauvre mot était las de courir de ville en ville. Pourtant, il était persuadé qu’il devait encore exister une bonne feuille comme celles qui paradaient autrefois. Le mot visita la Bibliothèque Nationale puis le Musée des Lettres ; en ces lieux, les feuilles abondaient, mais noircies, ne laissant aucun espace où laisser sa trace. Le mot quitta les villes, partit en campagne, dans des villages reculés dans lesquels les écoles étaient minuscules et loin de tout progrès… Point de feuilles adéquates !

    Après des milliers de jours et de lunes, notre mot, fourbu, atterrit en Bretagne, à la Pointe du Raz. Au-delà, s’étendait l’océan. Le mot eut l’idée de se jeter du haut de la falaise : les courants l’emporteraient vers d’autres horizons… Il avisa une cabane de pêcheurs délabrée, poussa la porte, découvrit une coque de bateau pourrie. L’odeur était épouvantable, mais au moins l’on était à l’abri du vent. Sur ce qu’il restait de la proue gisait un carnet jauni et racorni. Le mot l’ouvrit, le feuilleta. Au fil des pages, de jolis pleins et déliés à l’encre violette galopaient. Récit d’une vie dédiée à la mer, à ses mouettes et tempêtes. Au beau milieu du carnet, le récit s’achevait par une étrange demande : que celui qui me trouve, dépose son empreinte et continue mon histoire. Que sur les pages vierges viennent s’étendre des mots précieux…

     Notre mot examina la texture du papier : il était lisse, d’un jaune orangé qui faisait penser à un coucher de soleil. Il fleurait les embruns et le sel. Le mot apprécia, se sentit en villégiature. Il s’allongea et tira délicatement la couverture à lui. Il pouvait soupirer d’aise. Les hommes et leur progrès ne le détruiraient pas.


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    Nichée derrière Montmartre, aux abords de Saint-Ouen, la rue des Cloÿs abrite La Renaissance. Max et Jeanne ont créé cet hôtel dans les années 80. Ils ont fait des risettes, des courbettes, et des filles. Trois filles… trois particularités.

    « Gwenn, elle n’aura jamais de mari parce qu’elle n’aime pas les hommes. Valentine, c’est le contraire. Elle a toujours aimé les hommes, elle a un mari, mais il a le mode d’emploi faiblard. Partis comme ils sont, ils peuvent dire adieu à la descendance. Et Colombe…, elle est amoureuse, mais pas de quelqu’un de banal. Il n’est pas humain : Il est… Dieu ; elle veut s’occuper de Ses déshérités ».

    Autour de ces Coquelette, gravitent des satellites : Jean-Benoît bat de l’aile et du langage ; Tristan boit ses souvenirs au goulot du désespoir; Kathleen l’Irlandaise est experte en inondations, Lisa la Congolaise s’occupe de petits moustiques. Campée sur son banc, Georgette est absorbée par ses non-occupations. Assis sur le rebord du monde, Dieu observe et s’échauffe.

    Tous sont acteurs du XXIème siècle. La chanson à la mode clame : libéralité, tolérance, ouverture d’esprit ! On connaît le refrain, oublie les couplets. En rengaine circulent des slogans moins clinquants… entraînant indifférence, mépris, rejet, jusqu’à l’abandon de la vie.

    « L’obscur des jours : les non-dits, le poids des secrets, la face cachée des apparences, la vie à l’envers. La lumière ne paraît qu’au bout de l’obscurité, il faut éradiquer la noirceur avant d’aborder le jour dans toute sa splendeur. »

    Et vous, quelle complainte fredonnez-vous ?

    Après Le Café de l’Espérance (Harmattan, 2011), l’auteur, Bénédicte Froger-Deslis, signe ici son deuxième roman. Elle anime des ateliers d’écriture (adultes et enfants), un café littéraire ; elle rédige des articles pour diverses associations. Elle est également formatrice de français auprès d’étrangers. Bénédicte Froger-Deslis a vécu en Afrique, Guyane, Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui, elle se partage entre un Congo de ténèbres et lumière, et son village de Montmartre.

    Bénédicte Froger-Deslis : benedictefd@gmail.com

    L'Obscur des Jours est disponisble sur amazon.fr

     


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    ISBN : 978-2-296-55191-6

    Date de Parution : Juillet 2011

     

    Hélène… À vingt ans, on se rencontre. Étourdissement de passion. On échafaude mille projets fulgurants. Les années passent. Routine, enfants, profession… désillusion. Et déjà voilà trente ans, puis quarante. On s’épie, s’oublie, se renie. Avec regrets, remords, remises en question. Divorce ? Hommes et femmes adversaires ? Où sont langage, codes, idéaux ? En électrons, on étouffe sa liberté, avance sans conscience de Qui l’on est, occulte l’énigme si déstabilisatrice : comment conjuguer « moi » et les autres ?...

    « Il devrait exister des universités de féminitude. Tous y seraient conviés : les femelles pour s’aguerrir, les mâles pour décrypter l’envers des apparences ».

    Hélène… Elle évolue dans un monde où vacillent les fondements de nos repères ; elle vit dans l’instant présent, en recherche de sensations bien réelles. Mais simultanément, elle est plus que jamais attirée par l’invisible. En elle, un désir impérieux : relier le quotidien à ceux qui nous ont quittés ! Elle se prend à penser : comment vivre avec eux sans pour autant basculer dans la folie ?

    « Le temps s’immobilise, les bruits alentour s’estompent, à mes oreilles résonnent des plaintes lancinantes : N’oublie pas… Dis-leur ».

    Hélène Dehemme est bahutée entre deux souffles d’hommes, deux continents, deux univers. Elle n’oublie rien, et vous invite…Dégustez avec elle le bouillon d’awara ; écoutez singes hurleurs et crapauds buffles dans un carbet sur l’Oyak. Suivez-la à Cayenne, Cacao, Royale. Arpentez Montmartre. Ressourcez-vous à La Baule. Vous aurez un avant-goût d’éternité.

    L’auteur, Bénédicte Froger-Deslis, signe son premier roman. Elle a vécu en Afrique, sur tous les continents, s’est frottée aux cultures et sensations. Guyane : puzzle humain, attachement au monde invisible, puissance de l’interaction entre deux univers : le nôtre et… l’autre. Aujourd’hui, elle se partage entre un Congo de ténèbres et lumière, et son village de Montmartre. Elle anime des ateliers d’écriture pour adultes et enfants, et un café littéraire.

    Le Café de l’Espérance est publié chez L’Harmattan, Collection Écritures dirigée par Daniel Cohen.

    Bénédicte Froger-Deslis : benedictefd@gmail.com

    L’Harmattan : www.editions-harmattan.fr

     

    Vente disponible également sur le site de la FNAC et sur amazon.fr


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  • L'écriture, c'est la vie.

    C'est aussi le partage et l'amitié.

    Voici trois mots : créer - rêver - partager

    Que vous inspirent-ils ?

    Créez un petit texte, partagez-le, faites-nous rêver.


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